Aménagement du territoire, Environnement, Routes et mobilités : Pas à pas, les alternatives à la voiture en solo font leur chemin dans les Hautes-Alpes

C'est un défi à la hauteur de nos montagnes que s'est lancé, il y a un peu plus de deux ans et demi, le Département : les mobilités alternatives. Qui lentement, mais sûrement, commencent à trouver leur place dans le paysage.

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Au premier plan sur la partie gauche de la photo, une roue de vélo. Entre ses rayons on distingue un paysage haut alpin verdoyant avec une petite chapelle au mur gris des montagne et des cyclistes en mode loisir. Sur la droite de la roue, un cycliste se détache, elle porte un jean et un k-wai rose, un casque et des lunette de soleil. - Agrandir l'image, fenêtre modale
Quelque par sur la Durance à Vélo dans les Hautes-Alpes. ©Département des Huates-Alpes / Stéphanie Cachinero

Question mobilités alternatives, on part de loin. Chiffres édifiants à l'appui : 64 %* des déplacements se font en voiture sur l'aire gapençaise, taux qui grimpe à 71 %** pour les trajets domicile/travail dans le Briançonnais. Alors quand le Département a officialisé en novembre 2021 ses orientations stratégiques « pour le développement des mobilités alternatives dans les Hautes-Alpes », la tâche s'annonçait ardue. Mais pas perdue sur une terre où le vélo a la cote (majoritairement en mode sport et loisir, enfin pour le moment), où l'autostop fait partie intégrante des mœurs… Autant de signes qui indiquent que le potentiel à trouver des alternatives à l'autosolisme (mode solo dans sa voiture) est bien là.

  • 71 %

    trajets domicile/travail dans le Briançonnais se font en voiture

Les aménagements cyclables.

Ils se sont invités en politique lors des dernières cantonales faisant l'objet d'un engagement de mandature : 100 km d'aménagements cyclables d'ici 2028. Le (petit) avant-goût d'un schéma directeur départemental ambitieux (axe 2 des orientations stratégiques) : 400 km*** d'aménagements dans les 10 à 15 ans, pour un montant prévisionnel global de 120 M€. Certains en site propre, c'est à dire complètement séparés de la route. À l'instar des projets prévus du côté de la Communauté de communes de Serre-Ponçon ou celle du Briançonnais.
Pour l'heure, cette promesse de mandature affiche un taux de réalisation de 41 %, avec 41 km d'infrastructures d'ores et déjà opérationnelles (6,7 M€ depuis 2022).

Mêlant travaux d'élargissement de routes afin d'accueillir bandes cyclables et chaussées à voie centrale banalisée plus larges. Et opérations d'envergure, à l'image des 12 km de bande cyclable sur la voie montante, entre Le Monêtier-les-Bains et le col du Lautaret. Un projet qui devrait arriver à son terme d'ici 3 ans et dont le budget annuel flirte avec le million d'euros. En parallèle, chaque chantier routier fait désormais l'objet d'une question systématique : aménagement cyclable, opportun ou pas ?
Le tableau serait toutefois incomplet sans mentionner, ici, les aménagements qui ont vu le jour ces derniers temps grâce au coup de pouce financier du Département. Quelques exemples ? Cette passerelle protégeant du flux routier piétons et vélos, à Briançon (subvention de 50 000 €). Ou ce chemin piéton et cyclable en cours de réalisation entre Guillestre et Eygliers (subvention de 47 500 €).

Le cyclotourisme, une opportunité.

Qui dit cyclotourisme, dit aménagements qui pourront également profiter aux Haut-Alpins qui aimeraient intégrer davantage dans leur quotidien l'usage de la petite reine. La Durance à Vélo (confère Flash Infos de juin 2023) semble d'ailleurs porter ses premiers fruits aux saveurs de mobilités alternatives, puisque déjà nommément citée dans le projet du Sisteronais/Buëch (études de faisabilité en cours). Un projet de passerelle cyclable près du parc de la pépinière à Gap est lui aussi bien avancé, toujours en lien avec la Durance à Vélo.
Et ce n'est qu'un début, un nouvel itinéraire cyclotouristique devrait, en effet, prochainement devenir réalité entre Grenoble et Marseille, via les Hautes-Alpes, la V64.

Les initiatives en faveur du changement des comportements.

Il s'agit là de l'une des pierres angulaires de la stratégie du Département (son axe 1, ni plus ni moins). Car, on aura beau avoir les plus beaux aménagements dédiés au vélo, si personne ne s'en sert… Et on sait combien les habitudes résistent au changement. Raison pour laquelle est en cours de réflexion la mise en place d'une campagne de sensibilisation auprès des plus jeunes, pilotée par le Département. Seront sans doute visées les écoles primaires dans un premier temps. Bon an mal an, les mobilités font leur chemin dans nos montagnes.


*Étude de 2019 réalisée dans le cadre du schéma de cohérence territoriale de l'aire gapençaise.

**Diagnostique préalable au Schéma de mobilité rurale du la Communauté de Communes du Briançonnais.

***200 km portés par la Département en maîtrise d’'ouvrage, 200 km par des collectivités locales mais avec le possible soutien financier du Département.


En 2023-2024, ça continue !

  • La vallée de la Clarée : chaussée à voie centrale banalisée sur la RD 201, entre Les Alberts et Le Rosier, soit 1,5km. Réalisation 2022. Budget 466 000 €.
  • « Route des Espagnols » : bande cyclable sur la RD 36, soit 4.8 km. Réalisation 2023 et 2024. Budget : 700 000 €.
  • Col du Festre : bande cyclable sur la RD 937, au niveau du versant sud (1ere tranche), soit 3,4 km. Réalisation 2023. Budget : 600 000 €.
  • Laragne/ Ribiers : bandes cyclables sur les RD942 et RD948, soit 9.6 km. Réalisation 2023 Budget : 110 000 €.

Lever le pouce et covoiturer en toute sécurité

Ils sont verts et sur le point de débarquer en masse. Non, pas les cousins de Roswell, mais un millier de panneaux couleur lait menthe. Dessus, la silhouette d'une petite citadine tout en courbes et un pouce levé vers le ciel.

« Le Rezo pouce est un service d'autostop organisé et de covoiturage sans commission », précise Olivier, chargé de mission mobilités du Département. Déjà déployé dans près de 1 200 collectivités territoriales, il débarquera officiellement dans les Hautes-Alpes en mai prochain grâce au Département, développement des mobilités alternatives oblige.


« L'idée est d'impulser et de financer l'arrivée de ce nouveau réseau sur notre territoire. Dans le même temps, les communautés de communes, dépositaires de la compétence mobilité, bénéficieront d'un accompagnement poussé », résume Olivier. La mise de départ : 210 000 € (dont 50 000€ subventionnés par l'Ademe, agence de la transition écologique). À la manœuvre ? Mobicoop : application smartphone et formation des agents territoriaux des 9 Communautés de communes des Hautes Alpes en charge de faire vivre le réseau sur le terrain.

Comment ça marche ?

Comment ça marche ? Il vous suffira de vous inscrire au préalable sur l'appli de covoiturage libre et gratuit Mobicoop, dispo sur Androïd et Apple, en tant que conducteur, autostoppeur ou les deux. Afin d'assurer la sécurité des utilisateurs, une pièce d'identité sera systématiquement demandée. De quoi lever le pouce au pied d'un panneau dédié ou d'ouvrir sa portière à un hôte en toute sérénité. Après, le feeling et l'instinct restent des alliés à ne pas négliger.

Si vous êtes conducteur, vous recevrez un macaron (graphiquement identique aux panneaux susmentionnés) que vous devrez coller sur votre pare-brise, histoire d'être facilement et rapidement identifiable comme faisant partie du réseau (que vous soyez en mode covoit' ou autostoppeur friendly).

Si vous êtes autostoppeur, vous recevrez votre kit à domicile comportant notamment un panel de pancartes, dont une personnalisable.

Pancarte OK, ne restera plus qu'à vous positionner à proximité de l'un des panneaux sur le point de mailler le territoire haut-alpin (géolocalisables depuis l'appli) et c'est parti ! En cas de souci ou de question, une seule chose à faire, vous adresser à votre communauté de communes qui transmettra à son référent Rezo Pouce.

Les aides et services en faveur de l'aménagement du territoire

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