Fora

Contorsion à huis (presque) clos Fora signifie « dehors » en portugais, sarde, ou occitan. C’est aussi la quête, visuellement époustouflante, de ce personnage circassien enfermé, contorsionné, étriqué dans sa boîte de plexiglas, que de se retrouver enfin « dehors ». Affranchie de cet espace trop exigu, les torsions demeurent, comme un écho dans son corps. Entre la peur de se découvrir monstrueuse et la surprise de se transformer, elle continue à défier ses murs invisibles. Avec Fora, Alice Rende clôt son triptyque dédié à la transcendance de l’espace, initié avec Passages, et Confins. Cet ultime volet peut être apprécié pour sa magnifique prouesse technique par tous les publics, mais en filigrane, se trame une autre grille de lecture : en amont de cette création, Alice Rende a mené un travail de terrain et d’archive. SDF, personnes hospitalisées, femmes dites hystériques, sont autant de sources conférant un sens politique à la contorsion, perçue ici comme rébellion. Cirque « indiscipliné » plutôt que pluridisciplinaire, Fora s’approprie les techniques corporelles pour questionner les injonctions que subit le corps. Dans le cadre de la BIAC 2025 (Biennale Internationale des Arts du Cirque). à partir de 6 ans, à voir en famille