Aide aux communes, Aménagement du territoire, Culture, Jeunesse, Sports : Zoom sur nos métiers : Les instructrices du « guichet unique »

Sans elles, pas de coup de pouce financier. L'enjeu est de taille, car privé du soutien du Département, le tissu associatif haut-alpin ne saurait être aussi dynamique. Même chose, notamment du côté des petits villages qui n'auraient sans doute pas les reins assez solides pour mener à bien leurs projets d'aménagement. Rencontre avec les instructrices du guichet unique.

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Deux femmes des papier en main sont face à un bureau occupée par l'une de leur collègue en train de visualiser une liste sur l'écran de son ordinateur tout en passant un coup de téléphone. - Agrandir l'image, fenêtre modale
Aides aux communes, aux associations sportives, culturelles... les instructrices du guichet unique sont sur tous les fronts. ©Stéphanie Cachinero / Département des Hautes-Alpes

Création d'un pôle santé à Espinasses, d'une salle de classe à La Freissinouse, soutien financier au festival Ligne de crêtes, aide au passage du Bafa à des lycéens et bien plus encore. Le Département est sur tous les fronts pour accompagner les asso, les communes, les établissements scolaires… De quoi participer à améliorer l'attractivité des Hautes-Alpes et par ricochet le quotidien de leurs habitants. Mais avant qu'une demande d'aide ne devienne subvention, il est un passage obligé, celui du guichet unique (accessible depuis le site du Département en créant un compte). Chaque année, près de 2 000 dossiers passent entre les mains de Béatrice Binet, Colombine Aubert ou encore Manon Molina, instructrices dédiées appartenant au service Aménagement territorial.

Il n'est d'ailleurs pas rare pour elles de se dire en passant devant une nouvelle médiathèque ou un rond-point flambant neuf, « ah tient, je me souviens d'avoir instruit cette demande ». Instruction sans laquelle tel ou tel projet au service des Haut-Alpins n'aurait bénéficié d'un coup de pouce du Département, bien des fois indispensable.

Une hyper vigilance de tous les instants

Alors, dès qu'elles allument leur écran, « les filles » enclenchent le mode « hyper vigilance ». Et, le diable se cachant dans les détails, il faut avoir l'œil. « L'asso a inscrit 1 000 € dans l'intitulé de sa demande. Mais dans son budget prévisionnel, il est question de 800 €. Somme qui a aussi été renseignée dans le dossier. C'est une erreur de sa part. Je vais lui signaler pour lui permettre d'avoir sa subvention au plus tôt. Ensuite, nous la feront passer sur l’enveloppe thématique correspondante », commente Béatrice. Tout est OK. L'agent peut désormais faire figurer la demande sur le « tableau de propositions de subventions » qui sera remis à l'élu concerné pour arbitrage. Validation en règle. Ne restera plus qu'à l'intégrer dans le circuit de validation des délibérations de la session départementale de décembre. Ce qui peut conduire à quelques aller-retours, parfois jusqu'à la dernière minute avant la clôture, quelques jours plus tard. Il arrive également que les dossiers soient carrément incomplets. Mais les instructrices veillent au grain, à base de relances écrites souvent doublées de coups de téléphone. Plutôt nombreux.

« Passer du coq à l'âne en moins de trois minutes »


Passage du directeur, Christian Roman, dans le bureau que Béatrice partage avec Colombine : « Est-ce c'est tout bon concernant les demandes en lien avec les intempéries d'octobre ? » « On passe souvent du coq à l'âne en moins de trois minutes », sourit l'agent. Action. Réaction. Appel à la mairie de Freissinières. Répondeur. « Bonjour, nous avons absolument besoin de la facture de vos travaux aujourd'hui. Sinon votre demande ne pourra pas passer en session départementale du 19 décembre. Merci. » Au moment de raccrocher, Béatrice est loin de s'avouer vaincue. Recherche dans l'annuaire des maires pour trouver un contact. Même numéro. Nouvel essai, répondeur. « La commune appartient à la com com’ du Pays des Écrins. Je vais tenter auprès de mon contact là-bas », lance l'instructrice. Son opiniâtreté finit par payer. Mission accomplie, qui va bien au-delà de ce que la plupart des gens imaginent : la simple vérification que tout est bien renseigné.

Une nouvelle fois, le temps les rappelle à l'ordre. Car qui dit session de décembre, dit aussi dernière possibilité pour les élus d'utiliser leur enveloppe cantonale. Restent ici et là quelques crédits à affecter. Les élus peuvent compter sur les instructrices afin de ne pas louper le coche. De quoi les libérer d'une charge mentale non négligeable, au profit de leur action sur le terrain, au plus près des citoyens.

Enveloppes cantonales, fonds issus des amendes de police, celui dévolu à l'attractivité du territoire, aux services à la population, à la vie associative ou aux interventions d'urgence… « Pour les demandeurs, tout cela est transparent. Si la thématique ne dépend pas de notre service, nous les redirigeons vers qui de droit : Cedra, service des Sports… »

Pour tout ce qui est notification des décisions (quelle que soit la thématique) et envoi des conventions destinées à s'assurer de la bonne utilisation des deniers accordés par le Département, le service Aménagement territorial prend de nouveau la main, en la personne Camille Pou, secrétaire du service, à qui revient la charge de boucler la boucle.