Économie : Une stratégie de haut vol

Le Département soutient depuis plus de trente ans la filière Air, convaincu de son potentiel et de l’atout que constitue son climat pour ces activités. Des efforts qui portent leurs fruits : plus de 80 entreprises du secteur se sont installées sur les trois aérodromes départementaux et se développent.

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©Jean-Marie Urlacher

Grâce à un climat et une aérologie d’exception, le ciel des Hautes-Alpes offre chaque année 300 jours de vol aux amateurs et aux professionnels, leur donnant la possibilité de pratiquer toutes les activités de loisirs aériens possibles : parachute, parapente, vol à voile, ULM, montgolfière, etc. Il n’en fallait pas moins pour attirer 80 entreprises installées sur les trois aérodromes du territoire, propriétés du Département. Celui de Gap-Tallard est devenu le premier Centre européen de loisirs aériens. Il attire une clientèle internationale, venue particulièrement d’Allemagne, de Belgique et du Luxembourg. C’est le cas également pour l’aérodrome de Mont-Dauphin/ Saint-Crépin. Celui-ci se démarque par sa position géographique, propice à la pratique du vol à voile, d’autant qu’il est équipé d’un treuil qui facilite la mise en vol des planeurs. Quant à celui d’Aspres-sur-Buëch/Le Chevalet, « sa grande superficie, son emplacement sur un plateau et son environnement exceptionnel en font l’aérodrome le plus attractif en matière de vol libre », précise Françoise Pinet, conseillère départementale en charge de cet équipement.

Montée en puissance

Le choix du Département de s’impliquer dans le fonctionnement de ces infrastructures remonte au début des années 1990. Les élus ont très tôt repéré l’intérêt et le potentiel de la filière Air, qui reposait alors principalement sur la branche loisirs. Décision a été prise de la diversifier en développant le volet industriel et la formation. Cette impulsion a entraîné une vague d’installation d’entreprises, à l’instar d’Icarius, l’une des premières à s’être posées à Gap-Tallard à l’aube du XXIe siècle. Spécialisée dans la maintenance aéronautique, elle est actuellement leader, en Europe, des avions largueurs turbopropulseurs et à pistons. C’est aussi sur cet aérodrome que se trouve le siège de la marque Hélicoptères de France, à qui l’on doit les plans aériens du Tour de France ou ceux de l’arrivée de la flamme olympique, à Marseille, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024. Autre fierté : G1 Aviation. Réputée pour ses ULM Stol adaptés à la pratique en montagne, l’entreprise a participé l’année dernière au premier vol d’un avion électrique français à propulsion hydrogène, à Tallard. Également présent sur cet aérodrome depuis plus de dix ans, l’équipementier Beringer est connu, notamment, pour avoir révolutionné le freinage des avions. Et la liste continue de s’allonger, avec plusieurs projets en cours de concrétisation.

Diversification gagnante

La dynamique a aussi permis l’émergence d’un solide cadre de formation continue avec le pôle national Vol Montagne, affilié à la Fédération française de l’ULM, et le Pôle France de parachutisme, le pôle technique de la Fédération française de parachutisme pour la préparation des athlètes et la formation aux métiers du parachutisme. Sans compter les écoles de pilotage actives sur Gap-Tallard. La formation initiale s’est, de son côté, considérablement structurée avec la création du centre Polyaéro, où les techniciens de demain sont formés à la maintenance et à la navigabilité des appareils. Pour permettre à tout ce petit monde de s’implanter et de prospérer, le Département a aménagé les hangars et ateliers de ses aérodromes, qui affichent quasiment tous complets actuellement – leurs toits ont d’ailleurs été recouverts de panneaux solaires pour décarboner la filière et booster la production d’énergie renouvelable du territoire. Ce triptyque « loisirs, industrie, formation » fait aujourd’hui la particularité et la renommée du secteur aéronautique des Hautes-Alpes. Luimême est l’un des piliers de la stratégie régionale autour d’une filière Air plus large, englobant le spatial, la sécurité et la défense. Promue notamment par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le pôle de compétitivité Safe, elle s’affiche déjà comme l’un de ses vecteurs d’attractivité et de développement, aussi bien à l’échelle nationale qu’européenne.
Et ce n’est pas près de s’arrêter.

Cet article est extrait du Magazine Hautes-Alpes le Mag

  • Magazine départemental: Hautes-Alpes le Mag n°79 Juillet 2025

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