
Centres de santé sexuelle : Centre de santé sexuelle d’Embrun
Adresse : Rue Pierre et Marie Curie 05200 Embrun
Une petite verrue attrapée à la piscine ou une opération des végétations, ça vous parle ? Archi courant et sans conséquences graves. Ce que vous ignorez sans doute, « c’est qu’il s’agit de papillomavirus », souligne Vivien Lam, sage-femme au Centre de santé sexuelle et exerçant également en Maisons des solidarités. La spécificité de ce pathogène faiseur de papillome (excroissances, tumeurs) : se transmettre par simple contact, via les muqueuses ou la peau.
En réalité, il en existe plus de 200 types différents (dont 43 se transmettent principalement par voie génitale), et tous ne se résument pas à une disgrâce sur la voûte plantaire. Dans le pire des cas, ils peuvent évoluer en cancer (du col de l’utérus, de la verge, de l’anus, de la vulve, de la langue ou de la gorge). Mais il existe des moyens de s’en prémunir, notamment pour les plus jeunes. Mais avant toute chose, qu’on se le dise : une fois le fruit défendu goûté, quasiment personne n’échappe aux papillomavirus. « La probabilité d’être infecté est de 85 % chez les femmes et 91 % chez les hommes », détaille Vivien. Dans 60 % des cas, la contamination intervient d’ailleurs au cours des cinq premières années de la vie sexuelle. Tous les papillomas ne sont pas mortels, certains (une petite centaine) provoquent des symptômes proches de la grippe ou peuvent carrément être asymptomatiques. Il n’en demeure pas moins que 12 d’entre eux sont identifiés par la Haute autorité de santé comme étant « à haut risque cancérigène ».
À cela s’ajoute une autre variable, valable pour tous les papillomavirus : le temps. Plus leur séjour dans l’organisme est prolongé (réinfection ou réactivation), plus leur dangerosité augmente. Des lésions précancéreuses à la déclaration de cancer, parfois 20 ans plus tard. Pas très sexy, certes. Mais il s’agit ici d’une véritable question de santé publique. Et face à cette menace, la meilleure arme dont nous disposons actuellement, « c’est la vaccination », souligne Vivien*.
Un moyen efficace et officiellement reconnu, puisque le vaccin recommandé par les autorités sanitaires est remboursé à 65 % par la Sécurité sociale, entre 11 et 19 ans pour les filles, et jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations homosexuelles ***.
Les dernières données médicales disponibles indiquent que le vaccin est efficace à : 90 % pour les cancers du col de l’utérus, 80 % pour les cancers de l’anus, 55 à 60 % pour les cancers du vagin, 50 % pour les cancers de la verge, 40 % pour le cancer de la vulve.
il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec un médecin, avec moi ou l’une de mes collègues sage-femmes. Nous leur offrirons une écoute attentive, confidentielle et sans préjugé.”
Vivien, sage-femme au Département
Et dans certains pays où la vaccination contre le papillomavirus est bien implantée, « les résultats sont probants. En Suède, qui a démarré sa campagne nationale en 2009, on a constaté en 2020 une diminution de 88 % des cancers du col de l’utérus chez les femmes vaccinées avant 17 ans, et de 53 % chez celles ayant reçu une dose entre 17 et 30 ans. En Angleterre, entre 2008 et 2021, la baisse est de 88 % pour ce même cancer chez les filles vaccinées entre 12 et 13 ans. Aux États-Unis, on a noté en 2018 un recul de 88,2 % des infections orales via papillomavirus chez les hommes de 18 à 33 ans vaccinés », détaille Vivien. Et d’ajouter : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes. »
D’autant plus qu’en matière de prévention, si le dépistage du cancer du col de l’utérus est bien ancré dans les mœurs, il n’existe aucun dépistage pour les garçons et les hommes.
« Je peux comprendre que la vaccination puisse interroger certaines personnes. D’autant qu’en France, la couverture vaccinale reste en deçà de celle d’autres pays européens. Si tel est le cas, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec un médecin, avec moi ou l’une de mes collègues sage-femmes. Nous leur offrirons une écoute attentive, confidentielle et sans préjugé. » Se renseigner ne coûte rien et n’engage à rien.
* 3 000 nouveaux cas en France chaque année et 1100 décès par an, selon la Haute Autorité de santé.
** Les papillomavirus traversent le latex, le préservatif ne fait donc office que de protection partielle.
*** Réalisé gratuitement par au sein de l’hôpital et dans le Centre de santé sexuelle du Département.
Stéphanie Cachinero
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