Enfance et famille, Jeunesse : La santé mentale des jeunes haut-alpins : un signal d’alarme enfin chiffré

Les chiffres nationaux sont alarmants. 48 % des jeunes, entre 11 et 24 ans, ont déjà présenté un syndrome dépressif. Les jeunes Haut- Alpins ne font malheureusement pas exception. Une étude inédite, dévoilée le 20 mars à l’hôtel du Département, devant l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, dresse un premier état des lieux sur la santé mentale des jeunes Haut-Alpins.
Après un an de recherche, de compilation, de lectures scientifiques et d’entretiens avec les acteurs de terrain, l’association Action Tank a fait aboutir une démarche inédite sur un sujet longtemps resté sous les radars. Avec la crise du Covid-19 comme catalyseur, les professionnels de santé et du secteur social avaient perçu une montée des troubles psychiques chez, les jeunes. L’étude confirme cette
intuition. Les besoins sont là et ils sont conséquents : entre 14 et 20 % des 7-12 ans nécessiteraient un suivi, contre seulement 9,1 % pris en charge. Chez les 13-18 ans, l’écart est encore plus frappant : moins de 50 % des besoins identifiés pour seulement 12,8 % de suivis effectifs.

Une spirale dangereuse

L’étude met aussi en lumière le lien étroit entre précarité et santé mentale. Deux problématiques qui s’autoalimentent dans une spirale dangereuse si aucun soutien coordonné n’est mis en place. L’étape suivante sera de concentrer la prochaine étude sur les enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, qui présentent souvent de lourdes carences affectives et des troubles psychiques. Une restitution est prévue en 2027. Ce diagnostic ne prétend pas couvrir l’intégralité du territoire ou restituer une image parfaite de la réalité, mais il donne enfin un cadre pour penser l’action publique. Le Département, qui a porté cette étude, entend s’appuyer sur ce socle pour construire une stratégie durable. La régularité de la collecte de données est d’ores et déjà envisagée. Une première pierre est posée.