Aménagement du territoire, Jeunesse : Ils traversent les frontières pour restaurer Lesdiguières

Chaque été, de jeunes volontaires traversent les frontières pour venir au secours du château de Lesdiguières, propriété du Département. Cette année, ils ont posé leurs valises du 11 au 22 juillet.

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©Stéphanie Cachinero – Département des Hautes-Alpes

Le soleil baigne ce qu’il reste du château de Lesdiguières, propriété du Département depuis 2001. Des ruines à deux pas du Glaizil qui laissent deviner des tours, un mur d’escarpe… Ruines dont on retrouve des vestiges un peu partout dans les habitations alentours : « Ça fait désormais partie de l’histoire des lieux », confie Annie Collin, à la tête de l’Association des amis du château de Lesdiguières, qui, toute petite venait, jouer ici même. En ce matin de la mi-juillet, Joaquin (Espagne), Sofia (Pologne), Anastasia (Ukraine)… y vont de leur contribution pour que le passé de Lesdiguières ne se délite pas davantage. Ils ont la petite vingtaine. La langue de rigueur sur ce chantier de restauration, l’anglais. Mais pas question de faire n’importe quoi. Patrick, encadrant technique, veille à ce que les consignes de l’architecte du patrimoine à la tête de l’opération, Sylvestre Garin, soient bien respectées. Ici, on fait dans les règles de l’art. Pas de béton de ciment, mais du mortier à la chaux. Petit à petit les choses avancent.

« Un travail de Sisyphe »

Via l’association Villages des jeunes solidarités jeunesses Paca, ces volontaires internationaux travaillent tous les étés depuis une quinzaine d’années. « Ils ont refait une bonne partie du mur qui entourait autrefois l’édifice », explique Annie. Sourire aux lèvres, elle désigne de la main plusieurs dizaines de mètres de fortifications*, de nouveau dignes de ce nom. « Ils ont aussi déblayé et décaissé à plusieurs endroits, comme le mur de ce qui était autrefois les écuries… C’est un vrai travail de Sisyphe ». Et c’est comme cela depuis 2011. La dangerosité que présentent certaines parties du château encore debout limite toutefois l’action des jeunes qui traversent les frontières pour participer « à la conservation du patrimoine et de l’histoire de France ».

Les 400 ans de la mort de celui qui a été élevé au rang de connétable de France après avoir embrassé le catholicisme et renié le protestantisme, devraient accélérer les choses. Notamment du côté de la chapelle, restaurée par tranches successives depuis 2020 par des prestataires spécialisés dans le bâti ancien. Une nouvelle toiture « parapluie » devrait bientôt recouvrir celle qui abritait le gisant de Lesdiguières (qui garde mauvaise presse auprès des locaux), désormais conservé au Musée muséum départemental des Hautes-Alpes. À suivre.  

*Monument historique.

**Château d’apparat en réalité.

Stéphanie Cachinero

Les aides et services en faveur de la jeunesse