Un ado qui va mal, intervenir vite pour éviter le pire
Des mots pareils à des balles en plein cœur. Des portes qui claquent avec furie. Des réactions d'une violence volcanique. L'adolescence dans toute sa splendeur.


Quand elle sonne à la porte de nos vies (en général entre 12 et 25 ans), elle emporte dans ses bagages une armée d'hormones accompagnées de changements biologiques. Mais aussi des rêves d'indépendance souvent irréalisables, dans l'immédiat.
De quoi générer des frustrations et faire naître le sentiment d'être mal ou pas aimé du tout.
Avec plus ou moins de force, nous sommes tous passés par là, en quête de notre soi d'adulte. Une recherche tumultueuse en confrontation, voire en rupture, avec son schéma familial. « L'adolescence est un moment où l'on remet en cause ses parents », confirme le Dr Michèle Thiébaut, responsable des Centres de santé sexuelle du Département. Une période où le besoin de « péter les plombs » peut devenir plus fort que tout.
Même ponctuels, ces cris d'amour ultra paradoxaux et cette fureur de vivre incandescente peuvent dérouter et même exaspérer les parents. Malgré tout, « il est primordial de maintenir le lien avec le jeune, lui rappeler qu'il est aimé, qu'il vaut quelque chose, lui faire savoir que s'il ne veut pas parler à ses parents, il pourra toujours se tourner vers l'adulte de son choix : un membre de la famille, le médecin de famille, un ami », détaille Michèle.
Parent, un rôle parfois ingrat qui peut mettre à rude épreuve calme et pédagogie. Mais heureusement, existe un lieu ressource. Ou plutôt un réseau maillant l'ensemble du territoire et auquel appartiennent les Centres de santé sexuelle du Département : la Maison des adolescents des Hautes-Alpes (https://mda05.fr/). Là, les parents désarmés, ou simplement un peu perdus, pourront trouver soutien et conseils.
Conduites à risque, alerte rouge
Certaines situations devront toutefois les mettre sérieusement en alerte. Les « conduites à risque » (comportement dangereux sur la route, pratique de sports extrêmes, consommation d'alcool, anorexie, scarifications, comportement sexuel mettant le jeune en danger...) sont, d'après l'Organisation mondiale de la santé, l'une des premières causes de mortalité des ados dans le monde.
De même, si un jeune se renferme jusqu'à s'exclure de tout, délaisse tout ce qui a trait au scolaire au point de compromettre son avenir, alors la vigilance sera plus que jamais de mise. « Plus ces signes interviennent à un âge précoce, plus ils durent dans le temps et plus il faut s'inquiéter », souligne le Dr Thiébaut.
Alors oui, « ça lui passera », comme on peut souvent l'entendre. Mais l'aide d'un adulte sera plus que bienvenue pour passer ce cap et éviter le pire. Pour rappel, selon l'Unicef, le suicide est la quatrième cause de décès chez les 15-19 ans.