La Maison des solidarités de Guillestre fait peau neuve

Le bâtiment abritant la Maison des solidarités de Guillestre doit laisser place à des locaux flambant neufs qui hébergeront également une Maison France services ainsi qu’un pôle santé pluridisciplinaire.

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Mi-février. Des silhouettes humaines protégées de la tête aux pieds par des combinaisons blanches ultra hermétiques s'agitent autour de l’ancien bâtiment de la Maison des solidarités de Guillestre. En lieu et place des visages, des équipements de protection pareils à des masques à gaz reliés par un tuyau à un système de purification de l'air.

Non, aucune catastrophe de type nucléaire n'est à déplorer dans la cité guillestrine. La phase de déconstruction des anciens bâtiments de la MDS vient simplement de démarrer derrière un espace protégé, strictement défendu au public.

Si tout se déroule comme prévu, fin 2023, la MDS ouvrira de nouveau ses portes aux usagers. Nouveauté, le futur bâtiment accueillera également une Maison France services et des professionnels de la santé (médecins, infirmiers, kinés, pédicure-podologues, orthophonistes, psychomotriciens...). Un projet s'élevant à 4,5Md'€ dont le Département assure la maîtrise d'ouvrage pour le compte de la Communauté de communes du Guillestrois Queyras.

Plus de 300 000 € consacrés à la dépollution des sols

Comme pour tout chantier, tout commence par le désamiantage des lieux, d'où la mise en place de normes sanitaires drastiques. En termes de travaux publics, on ne plaisante pas avec la santé. Près d'un mois aura été nécessaire pour décontaminer ce bâtiment d'un autre âge. Dans le sillage de ces hommes en blanc, des spécialistes armés d'instruments de mesure high-tech ont pris le relais. Vérifications. Contre-analyses. Process stricts et complexes. Tous les voyants sont aux verts.

Dans les starting-blocks, la pelleteuse à chenille ne tarde pas à libérer son bras hydraulique destructeur. Les murs et armatures du bâtiment cèdent comme un château de sable. En simultané, tout est trié (tiges métalliques d'un côté, béton de l'autre...) et conduit au recyclage.

« À l'origine, les locaux appartenaient à l'État. Affectés à un service équivalent à nos centres techniques, il y avait des camions et autres véhicules qu'il fallait alimenter en carburant. Il y avait donc des pompes et citernes d'hydrocarbure. Même s'il n'y a aucune obligation légale, le Département (portant la maîtrise d'ouvrage) a opté pour la dépollution des sols et y a mis le prix (près de 320 000 €) », explique la direction des Bâtiments.

Une opération peu commune qui implique le remplacement par des substrats sains de plusieurs centaines de mètres cubes de « terre » souillée. Ici, pas d'autre choix que de creuser, jusqu'à 5 m de profondeur. Un curage d'une extrême précision afin de préserver l'intégrité des bâtiments environnants et de s'assurer de la solidité du sol qui accueillera les fondations du nouvel édifice.

Après une trêve estivale (durant laquelle la zone de travaux devrait laisser la place à un parking temporaire), pourra intervenir la phase de construction.