Les déneigeurs volontaires, toujours prêts !
150. Un chiffre qui pourrait paraître pléthorique, pourtant en deçà des besoins du Département en période de Viabilité hivernale. Raison pour laquelle la collectivité se mobilise afin d’accroître leur nombre. Qui ? Les déneigeurs volontaires. Rencontre.


Un. Deux. Trois flocons. En quelques instants les voilà légion. Le téléphone sonne. L'adrénaline monte. Au bout du fil, l'appel du devoir. La routine pour le déneigeur volontaire (DV). D'ailleurs, Claire, qui entame sa quatrième saison, s'y attendait. « Dès que les prévisions météo sont mauvaises, on se met en condition psychologique », livre celle qui est, par ailleurs, paysagiste.
De leur côté, les équipes du Département essaient d'anticiper au maximum, histoire de prévenir leurs DV la veille, dans la mesure du possible. « Rendez-vous demain matin, 4 heures, au pied du chasse-neige. » La nuit sera courte. Qu'importe, Claire est prête !
Il y a aussi les cas d'urgence. Pour être sûr de ne pas s'éterniser dans les bras de Morphée le moment venu, Guy, retraité et DV depuis quatre ans, a sa technique. « Quand je suis d'astreinte, mon portable est sur la table de nuit », confie-t-il dans un petit éclat de rire.
Lui, qui exerçait déjà cette mission lorsqu'il était employé communal à Embrun, se souvient d'une nuit où on lui a demandé au pied levé de prêter main forte aux agents des routes dans un secteur voisin. Quand cela arrive, « il faut être opérationnel dans la demi-heure », complète Julien. Également paysagiste, il cumule plus de 10 années de déneigement volontaire. La flexibilité « fait partie du jeu », reconnaissent Guy, Julien et Claire. Elle, ne s'en cache pas, ce rythme « lui va bien ».
Réactivité pour répondre aux intempéries venues du ciel, oui. Mais pas dans n'importe quelles conditions. Lorsqu'un déneigeur est appelé, c'est qu'il est d'astreinte donc mobilisable à tout moment et rémunéré même si aucune sortie n'est déclenchée. Il est toutefois possible de dire « non, là, ça ne va pas être possible », expliquent-ils. Avant de tous rétorquer la même chose : « Si je me suis engagé(e) dans cette aventure, c'est justement pour me rendre disponible ». L'envie de rendre service aux Haut-Alpins plus forte que tout.
Des moments de grâce
Alors oui, les amplitudes horaires peuvent être conséquentes. Chaque sortie leur assure, a minima, un forfait de 5 heures (renouvelable une foi). Au-delà, la rémunération se fait en heures supplémentaires. Résultat, certains DV parviennent à toucher entre 2 000 et 2 500 € sur la saison de viabilité hivernale (VH). Mais qui sait si l'hiver sera rude et les besoins conséquents ? Raison pour laquelle le Département leur garantit un minimum : trois astreintes d'une semaine, soit environ 450 € brut (hors sorties).
À cela s'ajoute quelque chose qui n'a pas de prix : les moments de grâce qu'offrent les Hautes-Alpes aux heures où la plupart dorment encore. Apprécier des « paysages féeriques », qui font parfois penser à « l'Alaska ». « Croiser des animaux sauvages. » Avoir le sentiment d'évoluer « sur une terre restée encore vierge ».
Claire, Guy et Julien sont unanimes, le Département pourra encore compter sur eux la saison prochaine !
Homme ou femme, vous aussi, rejoignez-les, y compris si vous êtes un agent du Département, la collectivité a besoin de vous !
Photo Guy Borgia
Formation et habilitations
Chaque déneigeur volontaire (DV) bénéficie d’une formation de deux jours. La première journée, assurée par un prestataire extérieur, leur permet d’acquérir les rudiments du déneigement avec présentation des engins, des méthodes de salage, etc. Les consignes de sécurité sont aussi de la partie.
La deuxième journée se passe dans les Antennes techniques (AT) pour rencontrer les équipes et prendre connaissance des circuits. Au terme de ces deux jours, les responsables d’AT décident de l’habilitation de chacun de « leurs » déneigeurs volontaires (qui œuvreront toujours en binôme avec un agent des routes) : accompagnateur, manipulateur pour les plus aguerris (le DV pourra être amené à manipuler, par exemple, un aileron de déneigement), chauffeur pour ceux très aguerris et disposant d’un permis poids lourds.
Et qui sait, parmi les DV les plus jeunes qui auront fait leurs preuves au fil des saisons, un emploi plus pérenne pourrait pointer son nez dans un Centre technique.