Le moustique tigre dans les Hautes-Alpes
Le moustique tigre est bel et bien dans les Hautes-Alpes depuis fin 2017. Mais pas les virus de la dengue et du chikungunya. Il est donc juste aussi nuisible que les autres moustiques du coin. Ni plus, ni moins. Vous pouvez continuer à dormir sur vos deux oreilles... Par précaution, l’Entente Interdépartementale pour la Démoustication (EID) du littoral Méditerranéen le surveille de près pour le compte du Département, au cas où... Mais pour le moment ce n'est que de la prévention.
Discrétion assurée
© J.-B. Ferré, EID MedLe moustique tigre est bien plus petit qu'une pièce de 1 centime ! De plus, il pique surtout au niveau des chevilles et des jambes, donc on ne l'entend pas.
L'Aedes albopictus, plus connu sous le nom de "moustique tigre", en raison des zébrures qui parcourent son corps effilé est un insecte exotique venant d'Asie du sud-est qui voyage dans les stocks de pneus. Implanté en Italie depuis 25 ans, il est aussi présent depuis longtemps dans quelques départements français d’outre-mer. Il s’est ensuite installé et développé de manière significative en métropole.
Propagation du moustique tigre
La propagation du moustique s’appuie sur des enquêtes entomologiques effectuées par les organismes publics compétents de démoustication dans le cadre du plan nationale Anti-dissémination dengue et chikungunya mis en place en 2006.
Plusieurs niveaux sont affectés aux départements :
- niveau 0 (moustique-tigre ni présent ni observé),
- niveau 0b (interception ponctuelle du moustique-tigre, dont l’installation a pu être évitée)
- et un niveau 1 (moustique-tigre présent et actif).
À ce jour, 42 départements sont classés en niveau 1, c’est-à-dire que le moustique-tigre y est installé, mais dans des proportions très diverses, selon l’ancienneté de sa colonisation : quasi-totalité du département ou quelques communes seulement. C’est le cas des Hautes-Alpes
Dans la zone méditerranéenne, son implantation varie du "niveau 1" au niveau 3 (dans le Var par exemple où des foyers de dengues autochtones ont été déclarés).
On le trouve également en Corse du sud et Haute Corse, en région Occitanie (Gard, Hérault, Pyrénées atlantiques, Lozère….) et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur sur l’ensemble des Départements. Le département des Hautes-Alpes est le dernier département à avoir été colonisé fin 2017.
Le moustique tigre vit principalement dans les zones urbanisées et dans les petits réservoirs d'eau. Il s'agit de dizaines de milliers de petits gites chez les gens !
Un plan de lutte oui mais pourquoi faire ?
Le Département des Hautes-Alpes en partenariat avec l'Agence régionale de santé (ARS) et les services de l’Etat a mis en place son dispositif de surveillance de l'implantation du moustique tigre et de lutte contre sa prolifération (suivi entomologique). On le nomme le plan L.A.V pour Lutte Anti Vectorielle.
Le plan d’action départemental se décline en trois axes :
- une campagne de communication des informations pratiques sur l’ensemble des sites des partenaires, des journées d’information auprès des collectivités et un site pour signaler la présence de moustiques (surveillance passive); www.signalement-moustique.fr
- une action de surveillance entomologique : avec mise en place d’un réseau de pièges pondoirs ;
- une action de lutte anti vectorielle : traitement larvicides ou destructions physiques par suppression des eaux stagnantes, démoustication autour d’un cas suspect suite à l’information par les services de santé, et information systématique du Maire de la communes concernée.
Il a missionné l'EID Méditerranée pour sa mise en œuvre. Celui-ci entretient et surveille une cinquantaine de pièges pondoirs posés dans différentes communes :
Ces derniers permettent de simuler un site de ponte pour le moustique, et sont relevés tous les mois. Si on y trouve des oeufs plusieurs fois de suite, on en déduit que le moustique est implanté et actif.
L’enjeu est donc de lutter contre la prolifération de ce moustique qui n’est pas, en lui-même, porteur du virus de la dengue ou du chikungunya ou de zika. Il ne peut le transmettre que s’il a piqué, au préalable, une personne déjà infectée. La transmission du virus est essentiellement liée à l’arrivée, en France métropolitaine, de personnes infectées par celui-ci. Mais tout va bien puisque, aujourd'hui, il n’y a pas d’épidémie de dengue ou de chikungunya en France métropolitaine. Il n’y a donc aucune raison objective, à ce stade, de parler d’alerte.
L'ARS, en charge de la surveillance épidémiologique, a mis en place un dispositif renforcée qui couvre toute la période d'activité du moustique du 1er mai au 30 novembre : elle consiste au préalable à informer et sensibiliser tous les professionnels de santé pour qu'ils fassent remonter toutes les suspicions de dengue ou de chikungunya.
On distingue deux cas :
- La maladie a été importée d'un voyage dans une zone endémique. Le risque étant connu, il faut demander aux voyageurs de tout faire pour éviter d'être piqué
- La maladie est autochtone : elle touche des gens qui n'ont pas voyagé mais qui ont contracté la maladie par l'intermédiaire du moustique. Ce sont ces cas-là qui attirent la vigilance de l'ARS.
Jusqu'à présent, aucun cas de maladies ont été répertoriés sur le territoire haut-alpin et la probabilité reste faible une vigilance doit cependant restée de mise car le moustique peut arriver avec des voyageurs en revenaient porteurs.
La lutte contre le moustique : l’affaire de tous
Adopter des gestes simples permet de lutter efficacement contre la prolifération du moustique tigre. Les larves de moustiques ont besoin d'eau stagnante pour se développer :
Cycle de développement du moustique tigre
Un "arrêté préfectoral autorise du 1er mai dernier jusqu'au 30 novembre de cette année les agents habilités du Département des Hautes-Alpes et/ou de l'EID à pouvoir pénétrer - avec un avis préalable à la population concernée - dans les résidences privées pour des actions de prospection, traitement, travaux ou contrôle, rendues nécessaires par les recherches relatives au moustique tigre".
Prévenir les situations favorisant son développement est la stratégie d’évitement recommandée partout sur la planète où il est installé : « Faisons équipe avant qu’il pique : privons-le d’eau ! ».
Si vous êtes victime de ses nuisances, quelques solutions simples peuvent vous aider à lutter contre sa prolifération :
- vider ou éliminer tous les supports de récupération d’eau stagnante (coupelles, arrosoirs, pataugeoires pour enfants, bâches, bateaux, bidons, pots, poubelles, pneus, etc.)
- utiliser des moustiquaires sur des contenants plus importants (ex.: récupérateurs d'eau de pluie) ou sur vos fenêtres
- utiliser un ventilateur lors de vos repas en extérieur ou la climatisation, si vous en disposez, en intérieur
D’autres conseils et informations sont à votre disposition sur le site : www.moustiquetigre.org